Pendant les 2 mois séparant  le Grand Raid des Pyrénées (version 80 km) du Festival des Hospitaliers, je m'étais concocté un plan de préparation entre récupération et véritable prépa. Mais avec  1 semaine de vacances à l'étranger, 1 semaine malade sans sport, 1 cheville en huit sur le GRP redressée par l'ostéo quelques jours avant la course, j'abordai moyennement confiant ce dernier objectif de la saison 2013.
 
Dimanche 3H45, son du clairon et hop tout le monde debout dans la location, je participe à cette course en compagnie de mon père, qui lui en est à sa 5ème participation au départ de Nant. Il a déjà bouclé les Templiers en 2003, 2004, 2005 et 2009. Donc j'avais quelques conseils à dispo. Mise en place du strap pour la cheville sur le conseil de l'ostéo, et nous voilà au départ des 75 Km des Hospitaliers 2013.
 
Départ Hospitaliers 2013
4H55, tout est OK !
5H00, les 500 coureurs s'élancent dans les rues de Nant, il pleut, la température est normal pour un mois de Novembre, direction St Michel pour attaquer les premiers chemins. Une belle file indienne se forme à travers le "Bois du Roi", tout au long du "Ruisseau de Brevinque". Le dénivelé n'est pas 
trop agressif pour un début de course, un bon échauffement jusqu'au plateau au-dessus de "Combe Redonde" (km 9 / 1H16), s'en suit une descente tranquille vers le 1er contrôle et point d'eau à "Sauclières".

Je range la frontale en prenant la direction de St Jean du Bruel (Km 22 / 2H53'), les chemins sont roulants, les paysages d'automne très sympa, malgré la météo plus que moyenne, temps gris, un peu de vent. 1ère difficulté du jour à la sortie de St Jean du bruel, 15 km de montée vers le Pic St Guiral, montée assez régulière dans l'ensemble, avec quelques passages "dré dans l'pentu" pour se réchauffer, mais malgré ces passages, j'ai froid. Des bourrasques de vent autour de 50 km/h, une température autour de 2°, la tête dans le brouillard, plus l'altitude monte, plus mon moral descend…
 
Je ne vois toujours pas le bout de cette côte, j'échange le coup vent sans manche, contre la veste, je me réchauffe un peu et arrive enfin en vue de ce fameux Pic ! Il a la tête dans les nuages, et on distingue à peine la Croix de St Guiral. Je ne m'attarde pas et j'attaque les grands chemins qui nous amène vers le 1er vrai ravitaillement de Dourbies, des chemins de gros cailloux glissants, recouverts de feuilles, le cocktail idéal pour se gaufrer, mais je m'en sors pas trop mal en arrivant à Dourbies (km 45) après 6H42' de course pour les 7h40 de ma feuille de route. Ma mère est au ravito, on discute un peu, une soupe, une compote, je refais le plein de la poche à eau avec de l'Isostar, le moral est revenu. Je sais que le départ de Dourbies est assez facile pour avoir fait une petite reconnaissance la veille. 15mn plus tard, je prends la direction de Trèves.
 
Gorges de la Dourbies
Gorges de la Dourbie
Le chemin longe les "Gorges de la Dourbie", le paysage est toujours aussi beau, surtout que le soleil fait enfin son apparition. Au km 50, nous attaquons le gros morceau de cette portion, une montée sèche, mais heureusement assez courte, pour ensuite une longue descente jusqu'au ravitaillement suivant. Une succession de single super sympa dans les bois, pour sortir de la forêt sur la falaise en surplomb au-dessus de Trèves, magnifique. Les voyants sont au vert, pas de problème de cheville, le reste tient bon aussi et le moral est remonté au taquet !
 
Arrivé  à Trèves je retrouve ma mère, la soupe et la compote, tout va bien, elle m'annonce que j'ai environ 1H d'avance sur mon
Ravitaillement de Trèves
Arrivée au ravitaillement de Trèves
père, je commence à craindre pour lui, la barrière horaire de Cantobre pourrait être fatale. Je passe un coup de fil à ma moitié pour le suivit de course, car sur cette course, c'est de l'authentique, y'a pas de contrôle de sacs et encore moins de suivit live sur le net, même le téléphone a du mal à capter (si t'as Free t'as tout compris, sauf dans le Larzac….). Je jette un œil sur la feuille de route, il est 14H00, j'aurais dû arriver ici à 15H00, j'ai toujours mon heure d'avance sur le planning, c'est bon ça !
 
Mais là commence LE morceau du parcours, la cerise sur la gâteau, après un court chemin le long de la rivière, on longe de la vallée du Trévezel, avant d'attaquer la montée vers "L'Aven Noir". Environ 300m de D+ sur 3 Km une montée dans les pierres, c'est cassant, c'est technique, et surtout au bout de 65 km c'est usant !
Après 1H de montée, marches par marches, pierres par pierres, me voilà enfin sur le plateau, la vue est toujours aussi magnifique, et nous attaquons maintenant la descente vers la derrière barrière horaire, le dernier ravito de Cantobre. Cette descente est aussi technique que la montée, par questions de se refaire la cerise sur cette partie, c'est presque le contraire. Nous reprenons les 300m de dénivelé en négatif sur 2,5 Km, toujours sur des chemins hyper techniques, plein de pierres, de racines, et enfin Cantobre, un village à flancs de falaise absolument somptueux, et dire que l'on peut y aller en voiture pour visiter…
 
Je pointe à 17h00, pour une barrière horaire à 18H30, j'ai 1H20 d'avance sur ma feuille de route, c'est fait, plus que 7 Km. Je téléphone à ma mère pour la prévenir de mon heure estimée d'arrivée, elle m'annonce que mon père repartait de Trèves à 15H15, aïe j'ai très peur pour lui, les 14 Km séparant les 2 ravitos ne se feront pas en 3H15….
 
Cantobre
Après un goûter express à Cantobre, avec un petite crêpe et une compote, j'attaque la dernière montée. Le Roc Nantais et devant moi, 851m d'altitude, de nouveau +300 de montée mais là sur 2,5 km toujours aussi technique et caillouteux. Avant d'arriver sur le plateau, je remets la frontale pour mieux distinguer le balisage (parfait soit dit en passant, de jour comme de nuit), 1 km sur le plateau et la dernière descente, avec une vue de nuit imprenable sur Nant, on entend le speaker en bas dans le village, ça motive, mais c'est trompeur, il y a encore 3 km à faire, ça tape dans les genoux, les cuisses sont raides, mais ça sent bon l'écurie donc " T'as pas mal !!! ". Arrivée dans Nant, je me perds à 500m de l'arrivée, tout le sang est dans les jambes, y'a plus rien pour les neurones.

Je suis en dessous du pont au lieu d'être sur le pont, un commissaire m'appel, je retrouve le chemin et cours jusqu'à l'arrivée, j'aperçois ma mère et le chrono officiel qui m'annonce 13H59'52" 53" 54" 55", rhaaaaa je sprint comme un cow boy après la traversée du Texas à cheval, je franchis la ligne à 14H00'11", damned !
 
Un petit mot au micro du speaker, un t-shirt (moche) de finisher qui ira avec le sac à dos du GRP, au fond de l'armoire. Ma mère m'annonce que mon père s'est fait coincé à 18H50, à encore 2 Km de Cantobre, dommage, il rentre en 4x4. Il y aura pas mal de casse, sur les 500 au départ, il y a 421 classés. Je prends une 352ème place pour cette découverte de l'Aveyron par les chemins.
 
Au final et après cette préparation un peu chaotique, je suis assez content de ma course, un dernier objectif 2013 validé après le Radicatrail (56 Km) en Avril, un GRP (80Km) fin Aout, ce fût une bonne saison. Place maintenant à la récup et à une fin d'année en roue libre, peut être un petit trail de 14 Km fin Novembre et une nouvelle participation au "Dingo Cross" le 15 Décembre, 500 fous à l'assaut de 8 Km parsemés d'embuches, d'obstacles et de rivière, pour une bonne partie de rigolade avec le club.
 
 
Merci à mes parents pour ce week end très sympa à Nant.
Merci à ma moitié pour me supporter….
Merci à la famille et aux copains pour le soutien moral par SMS (quand ça passe…)
Merci à GoodPeopleRun, Isostar, New Balance et CompresSport pour l'équipement
MERCI à l'organisation et aux bénévoles du Festival des Hospitaliers !
 
 
Le Matériel :